Les collections
Les collections présentées dans cette exposition sont des séries d’images issues de l’inventaire et assemblées à nouveau par des personnalités invitées. Ces « collectionneurs » nous offrent ainsi leur point de vue singulier sur ces territoires. Ils deviennent pour un temps les commissaires d’une vaste exposition photographique qui rassemble ces terrains d’enquête en nous proposant de les parcourir avec eux.
Bertrand Folléa
Paysages de lisière
À propos de la collection
En écologie, la lisière au plein sens du terme constitue un véritable espace d’interface, qui garantit la transition douce entre deux milieux. C’est un écotone : espace de transition écologique entre deux écosystèmes, avec ses conditions de milieu propres, avec des espèces végétales et animales également propres.
En urbanisme, la lisière urbaine est l’espace d’interface entre « ville » et « nature économique », en charge de gérer la relation et les échanges entre les deux, relation fondatrice de paysage. Elle constitue la transition entre l’espace urbanisé ou à urbaniser et l’espace agricole, forestier ou « naturel ». La lisière urbaine peut se matérialiser de multiples façons et à toutes les échelles, depuis la vision métropolitaine d’une agglomération inscrite dans un espaces naturel, jusqu’à la clôture du jardin s’ouvrant sur un espace agricole.
Elle peut se constituer progressivement en étant programmée dans les opérations d’urbanisme, concrétisant la limite d’urbanisation par son épaisseur. Elle peut être spécifiquement aménagée pour cela, participant ainsi de l’organisation du territoire. La lisière prend alors le plus souvent la forme d’un espace planté, accessible et appropriable pour les habitants : manière pour la ville ou le quartier de se tourner vers l’espace agricole ou de nature, de reconnaître tout simplement son existence et sa valeur.
Or, souvent, les espaces de relation entre les zonages de l’urbanisme et de l’aménagement (zone urbaine, zone agricole, zone naturelle) forment les angles morts des politiques publiques, révélateurs de leur sectorisation : entre grands ensembles et massifs ; lotissements et espaces agricoles, naturels ou forestiers ; zones d’activités et campagne agricole ; villes ou villages et littoral, cours d’eau ou zones humides ; espaces de loisirs et nature ; etc. La lisière, non reconnue en tant que telle, s’amenuise, donnant lieu à des situations problématiques pour les usagers des limites urbaines : oubli des connexions vers les espaces de nature environnants dans les nouveaux quartiers, disparition des terres agricoles au profit d’une urbanisation mal contrôlée, accroissement des risques liés aux incendies par la confrontation directe entre habitat et forêt, etc.
Le Projet de Paysage métropolitain a identifié dans de nombreuses démarches en cours ces secteurs d’interfaces comme une thématique récurrente et polymorphe devant être mise au service des objectifs de (re)qualification, restauration, préservation et valorisation du territoire. La Métropole Aix-Marseille Provence a missionné dans ce sens l’Agence Folléa-Gautier pour réaliser un Plan de paysage visant à réinterpréter ces espaces de lisières, comme une véritable interface d’échanges et de diversités.
Bertrand Folléa
Bertrand Folléa est, avec Claire Gautier, cofondateur et cogérant de l’agence Folléa-Gautier paysagistes urbanistes, Grand Prix National du Paysage en 2016.
Depuis 1991, l’agence Folléa-Gautier conçoit et met en oeuvre des projets d’aménagement en France métropolitaine, en outremer et à l’international : jardins, espaces publics, écoquartiers, renouvellement urbain, infrastructures, sites culturels et touristiques, espaces naturels, … Elle réalise également des études et projets d’urbanisme, de paysage et d’aménagement du territoire aux échelles régionales, départementales, intercommunales et communales : plans d’urbanisme et de paysage, documents d’urbanisme, atlas de paysage, … L’agence Folléa-Gautier considère le paysage comme la spécialité de la non spécialité : tel que perçu et vécu par les populations, il concerne en effet l’ensemble des champs sectoriels de l’aménagement. L’approche sensible, qui met l’humain au centre, est toujours privilégiée par l’agence dans ses processus d’étude, de conception et de mise en oeuvre.
Bertrand Folléa partage son temps entre les projets de l’agence Folléa-Gautier et l’enseignement (Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois/INSA CVL, Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles – Marseille). Il est également directeur de la chaire d’entreprise ‘Paysage et énergie’ à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles – Marseille depuis 2015.
Véronique Mure
Habiter à plusieurs peuples sur le même sol
À propos de la collection
Je fais impudemment mien ce titre d’un article du sociologue Antoine Hennion1 posant une question : Comment co-habiter, égaux et différents ?
C’est cette question que je voudrais prolonger ici. Comment habiter en arbre dans le monde des hommes ?
Les données scientifiques ne manquent pas. Nous le savons, les arbres ne vivent jamais seuls, ils ont besoin de faire société. Nous savons aussi, au moins inconsciemment, que nous sommes intimement liés aux arbres, et plus généralement au règne végétal. Nous, genre humain, ne poursuivrons pas le voyage sans eux, sans leur présence bienveillante et salvatrice. Dans l’antiquité déjà, le platane d’Orient (Platanus orientalis), père de notre platane hybride, était planté dans l’espace public. Pline l’ancien, au 1er siècle, en témoigne.
Mais qui ne s’étonnera à juste titre qu’on fasse venir d’un monde étranger un arbre, uniquement pour son ombrage ? (…) Cela se passait vers l’époque de la prise de Rome (an de Rome 364 – IVe siècle avant notre ère). Depuis, cet arbre est devenu dans une telle estime, qu’on le nourrit en l’arrosant de vin pur.2
Nous devons cependant prendre acte de la façon dont nous accueillons aujourd’hui le règne végétal dans la ville, et plus précisément dans les aménagements produits par nos sociétés carbonées, noyées dans le bitume. Nous avons perdu le lien, l’estime. Pour reprendre les mots de Baptiste Morizot, nous devons prendre acte de l’appauvrissement de la relation que nous tissons avec le monde vivant. (…) on « n’y voit rien », on n’y comprend pas grand-chose, et surtout, ça ne nous intéresse pas vraiment (…) ça n’a pas de place légitime dans le champ de l’attention collective, dans la fabrique du monde commun.3
- Hennion, A., Habiter à plusieurs peuples sur le même sol, Actes du colloque « Brassages planétaires, jardiner le monde avec Gilles Clément » Ed. Hermann, 2020.
- Pline l’ancien, Naturalis historia, 1er siècle.
- Morizot, B., Il faut politiser l’émerveillement. Itw par Nicolas Truong, Le Monde – 04 août 2020
Véronique Mure
Botaniste et ingénieur en agronomie tropicale, Véronique Mure défend depuis 30 ans la place des arbres dans les villes, les jardins et les paysages méditerranéens.
Une grande partie de son parcours professionnel s’est fait dans le domaine public où elle s’est attachée, entre autre, à préserver et valoriser les paysages qui font l’identité de ces territoires.
Elle exerce aujourd’hui une activité indépendante d’expertise et conseil en botanique. Crée en 2010, Botanique-Jardins-Paysage, basé à Nîmes, est spécialisé dans l’étude de la flore, en particulier méditerranéenne, et de ses liens avec les paysages d’un point de vue naturaliste, historique ou prospectif. Que ce soit dans ses missions d’analyse, de conseils ou d’interprétation Véronique Mure œuvre pour donner toute sa place au vivant dans les projets. C’est une conviction qu’elle aime partager et transmettre, qui l’a amené à publier plusieurs ouvrages et à enseigner la botanique à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles site de Marseille, ainsi qu’à l’université du temps libre de Nîmes.
Sylvain Prudhomme
Romans
À propos de la collection
J’ai voulu rassembler ici des photos qui avaient à mes yeux cette particularité : être à elle seule des romans. Photos-romans, comme il y a des romans-photos, à ceci près que ces images-là n’illustrent rien, ne montrent nulle action en cours, ne renferment nulle anecdote – surtout pas d’anecdote.
Simplement elles attendent. Hospitalières. Ouvertes. Actives.
Images en attente de fiction. Qui sitôt contemplées enclenchent l’imagination, appellent la fable. Ce n’est pas quelque chose qui est déjà là, sous nos yeux, dans le cadre. C’est quelque chose qui va se passer, dans une seconde, dans un instant. Et la photo déjà le sait.
Je pense à ces graines capables de rester des décennies sans germer dans le désert, jusqu’au jour où quelques gouttes de pluie les réveillent. Je pense au nom donné par les botanistes à cette faculté : la dormance. Images douées de dormance. Images-mondes, pleines, grosses de possibles, vibrantes d’événements à venir.
Comme si aux trois dimensions de l’espace s’en ajoutait une autre, sorte de profondeur insituable qui aussitôt m’arrête et m’absorbe : quelque chose d’une réserve, d’un suspens avant le surgissement. Un potentiel de fiction partout affleurant. Roman en puissance, sur le point d’éclore.
Sylvain Prudhomme
Biographie à venir.
Zoé Hagel
Raconter d’autres histoires
À propos de la collection
La possibilité d’un monde commun exige de nous éloigner de ce que l’on considère comme évident et qui nous exonère trop facilement de nous interroger sur ce, celles et ceux qui se trouvent exclus par ces apparences d’incontestabilité et d’inéluctabilité. Les injustices embarquées écrasent en effet la pluralité de ce qui nous constitue en tant que vivants, de même qu’elles occultent la diversité de nos appartenances et interdépendances, réduisant ce faisant la diversité de nos possibles devenirs.
Il s’agit en ce sens de réapprendre à être sensible au fait qu’habiter « c’est toujours cohabiter » (Morizot) et de cesser par là-même de refuser aux « autres que soi », humains comme « non-humains », le statut d’habitant (Ferdinand, Morizot). Faire face à la mise en danger continuelle du vivant suppose donc de transformer le champ de nos attentions et nos manières de faire importer. Cela nécessite d’apprendre à déhiérarchiser pour laisser émerger de nouvelles questions et parvenir à ne plus séparer mais au contraire penser et rencontrer « des êtres toujours-déjà mélangés, attachés » (Hache 2011).
Nous avons dès lors besoin d’élargir nos facultés à écouter, regarder, mais aussi nous laisser toucher par nos milieux et les raconter. Les photographies exposées s’offrent ici comme des prises concrètes, véritables voies ouvertes sur des possibilités de lire autrement les présences qui à la fois nous accompagnent et nous constituent. Expériences sensibles de nos milieux, elles nous mettent en capacité d’autres récits, où l’autre n’est pas forcément celui ou celle voire même ce que l’on croit. Réinterrogeant nos modes d’habiter par ce qu’ils nous font concrètement, à travers ce qu’ils engendrent, mettent en relations et génèrent, ces œuvres redonnent de l’épaisseur à ce qui nous fait vivre. Dépliant nos communautés, elles organisent la possibilité de futures rencontres.
Ce sont dès lors notre pouvoir d’agir et nos conditions mêmes d’êtres vivants qu’elles intensifient.
Zoé Hagel
Zoé Hagel est Maître de Conférence à l’université d’Aix-Marseille. Son cheminement de l’écologie scientifique à l’urbanisme s’ancre dans la nécessité de déhiérarchiser nos regards sur l’existant et le désir de déplier nos manières de vivre et d’habiter. Faisant place aux dimensions sensibles et vécues, ses approches interrogent la fabrique urbaine au prisme de ce que les milieux urbains nous font concrètement, à travers ce mais aussi celles et ceux qu’ils mettent en relations.
Jean-Noël Consales
Agraire
À propos de la collection
Tous les manuels de géographie rurale l’affirment : les paysages agricoles méditerranéens ne peuvent s’envisager qu’au pluriel, au regard de leur grande diversité. En effet, en fonction des variations des caractéristiques physiques locales, mais aussi des différences d’interprétations que font les sociétés méditerranéennes de ces spécificités à travers le temps, les configurations spatiales liées à l’agriculture et à l’élevage changent fortement d’un territoire à l’autre, d’un finage à l’autre.
Quelle diversité agricole traduisent les paysages provençaux, bucco-rhodaniens ou métropolitains ? Par-delà les seuls héritages de la trilogie méditerranéenne (blé, vigne, olivier), se révèle toute la richesse de faciès cultivés qui se déclinent non seulement en raison de facteurs naturels (pente, sols, microclimats, etc.), mais encore en raison de facteurs humains (irrigation, savoir-faire, organisations sociales, techniques, etc.). Les terroirs, qui résultent de la lecture plus ou moins séculaire que font les hommes et les femmes de la petite portion de croûte terrestre qu’ils habitent, donnent ainsi à voir des organisations spatiales subtiles entre l’ager (l’espace cultivé), le saltus (l’espace non-cultivé dédié à l’élevage) et la silva (l’espace des bois et des forêts).
Ces paysages traduisent également quelques invariants agricoles typiquement méditerranéens, parmi lesquels figurent notamment l’irrigation qui répond à la sécheresse du climat, ou les liens étroits qu’entretiennent les économies agraires avec les villes.
Il ne s’agit pas, toutefois, de considérer ces paysages agricoles de manière figée, au seul prisme de leur épaisseur historique. Il faut, au contraire, les apprécier de façon dynamique, c’est-à-dire les envisager comme des structures spatiales en perpétuelle évolution. A cet égard, il convient de mettre en évidence les grandes causes de mutations paysagères, au premier rang desquelles se présente l’urbanisation massive que subissent les territoires méditerranéens. Se posent alors la question de l’avenir de leurs agricultures, dans un contexte d’urgence environnementale et écologique. Sans doute que les multiples appropriations citoyennes de l’agriculture qui s’inventent jusqu’au cœur des villes (agricultures urbaines) dessinent des pistes de réponses possibles, éminemment porteuses d’espoir.
Jean-Noël Consales
Jean Noël Consalès est docteur en géographie et aménagement du territoire depuis 2004. Il est l’auteur d’une thèse intitulée « les jardins familiaux dans l’arc méditerranéen : laboratoires territoriaux de l’agriculture urbaine ». Depuis 2005, il est maître de conférences en géographie, aménagement du territoire et urbanisme (Aix-Marseille Université/UMR TELEMMe). Ses travaux de recherches portent sur les relations ville/nature et sur la mobilisation de la nature dans les projets d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de paysage, à différentes échelles territoriales. Ils se fondent sur quatre champs : les sciences du paysage, la planification et l’urbanisme paysagers, l’agriculture urbaine et le jardinisme.
Jean Noël Consalès est l’auteur d’une cinquantaine de publications sur ces sujets. Il a participé à de nombreux programmes de recherches sur la nature en ville (trame verte et bleue ; agriculture urbaine ; sols urbains). Il co-dirige le parcours de Master « Projet de Paysage, Aménagement et Urbanisme » de l’IUAR (AMU).
Les séries
Les photographies rassemblées par cet inventaire sont issues de travaux d’enquêtes réalisés depuis les années 1980 dans l’aire métropolitaine des Bouches-du-Rhône. Chaque série d’images est présentée par son auteur, renseignée par lui et accompagnée des informations et des documents qui permettent de comprendre la nature de l’enquête et le contexte de la commande. Les séries sont exposées ici les unes en regard des autres et dressent ainsi le portrait complexe et kaléidoscopique d’un territoire métropolitain.
Atlas Métropolitain — Doroftei / Pennisi
Le territoire du risque
À propos de la série
Cette série n'a pas encore de descriptif.
- Année•s : 2014
- Commune•s : Martigues
- Commanditaire•s : ENSA-Marseille
- © Doroftei / Pennisi
Documentation :
Atlas Metropolitain_Annexes_Inventaire (pdf)Atlas Métropolitain
Biographie à venir.
Margret Hoppe
Südwall
À propos de la série
« La serie « Südwall » a été réalisée pendant une résidence d´artistes au Garage Photographie de Marseille avec le soutien du Goethe Institut Marseille. Je suis venu plusieurs fois à Marseille pour un séjour d’environ une semaine entre 2017 et 2019 afin de faire une recherche photographique sur les traces de l’histoire des allemands à Marseille. J´ai découvert des traces militaires dans le paysage des Calanques, sur l’île de Frioul et dans la ville de Marseille. Je n’étais pas au courant avant ma résidence, que les allemands ont construit des blockhaus à Marseille et que leur présence pendant la Seconde Guerre Mondiale avait été assez marquante. Puis je suis tombé sur l´histoire de l´américain Varian Fry, qui a sauvé la vie de plusieurs artistes et intellectuels allemands qui ont fuit les nazis. Entre autres, il y a eu Thomas Mann, Lyon Feuchtwanger, la famille Werfel ou Bertolt Brecht qui ont résidé dans des maisons à Sanary-Sur-Mer. J´ai photographié leurs maisons à Sanary-sur-mer et aussi au camp des Milles, à Aix-en-Provence, ou des résistants et des juifs étaient internés pendant la guerre. Les photos sont accompagnés de documents des Archives de la Ville de Marseille qui témoignent de l’occupation allemande et de la libération en 1945. » Margret Hoppe
- Année•s : 2017-2019
- Commune•s : Marseille, Sanary-Sur-Mer
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Margret Hoppe
Documentation :
Margret Hoppe_ Südwall_Annexes_Inventaire (pdf)Margret Hoppe
Née en 1981 à Greiz/Thuringe (Allemagne) Magret Hoppe est diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Leipzig en 2007, puis en 2004-2005 de l´Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris. Depuis 2007, elle travaille comme photographe indépendante et a participé à plusieurs résidences en France, en Bulgarie, au Canada et en Inde. En 2007, elle reçoit plusieurs prix, dont le Prix de la Photographie Documentaire de la Wüstenrot Stiftung, le Prix « gute aussichten – jeune photographie allemande », et le Prix de la Banque du Saxon pour l´Art en 2014). De 2017 à 2020, elle a été en résidence à Marseille au Garage Photographie, avec le soutien du Goethe Institut, pour le projet « Südwall ».
Atlas Métropolitain — Ayavou / Chaillan / Peyrard
Voies ferrées
À propos de la série
Cette série n'a pas encore de descriptif.
- Année•s : 2011
- Commune•s : Arles, Châteauneuf-les-Martigues, Fos-sur-Mer, Gardanne, Istres, La Fare-les-Oliviers, Lavéra, Les Pennes-Mirabeau, Marseille, Martigues, Miramas, Peypin, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Roquevaire, Simiane-Collongue, Vitrolles
- Commanditaire•s : ENSA-Marseille
- © Ayavou / Chaillan / Peyrard
Documentation :
Atlas Metropolitain_Annexes_Inventaire (pdf)Atlas Métropolitain
Biographie à venir.
Atlas Métropolitain — Buti / Dubail / Laurent
Lotissements
À propos de la série
Cette série n'a pas encore de descriptif.
- Année•s : 2015
- Commune•s : Aix-en-Provence, Calas, Istres, Marignane, Plan-de-Campagne, Vitrolles
- Commanditaire•s : ENSA-Marseille
- © Buti / Dubail / Laurent
Documentation :
Atlas Metropolitain_Annexes_Inventaire (pdf)Atlas Métropolitain
Biographie à venir.
Julien Marchand
From the wasteland
À propos de la série
« Travail personnel, poursuivi sur la même zone pendant plusieurs années. Je me suis intéressé aux marges de la route départementale D3 que j’ai commencé à prendre lorsque mes parents ont déménagé près de Rians. Depuis, à chaque voyage pour les voir, je photographie l’évolution des marges d’un tronçon de route. L’idée est de creuser par l’image une partie de ce paysage laissé à l’abandon. Les ruines côtoient les véhicules abandonnés, il y règne une ambiance d’enquête très particulière que seul Giono a su mettre en avant. C’est un territoire ambigu, sensible et dérangeant de par son immobilité. » Julien Marchand
- Année•s : 2015-2019
- Commune•s : Ginasservis, La Verdière, Rians, Saint-Julien-le-Montagnier, Saint-Paul-lès-Durance, Vinon-sur-Verdon
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Julien Marchand
Julien Marchand
Né en 1980, vit et travaille à Marseille.
André Mérian
La Crau
À propos de la série
« L’enjeu de cette commande, était la représentation de ce territoire complètement hostile. Hostile dans le sens où ce territoire est complètement sec, recouvert de cailloux, une végétation pratiquement inexistante, seul l’espace était omniprésent, c’est cela qui m’a motivé, c’était pratiquement « inphotographiable », après repérages, j’ai arpenté cette « planitude » caillouteuse avec une échelle pour réaliser certaines prises de vue en hauteur, et les autres sont pratiquement faites à raz du sol. J’ai photographié que des choses banales, communes, antennes téléphoniques, traces, objets pris à même le sol, résidus de pied de vigne, structures métalliques, abandonnés par l’homme, qui nous renvoient à la détérioration de cet espace dit naturel. » André Mérian
- Année•s : 1997
- Commune•s : Plaine de la Crau
- Commanditaire•s : Fonds communal d'art contemporain de Marseille
- © André Mérian
André Mérian
« André Mérian est un artiste photographe Français, dans ses photographies documentaires ou fabriquées, la banalité, le dérisoire, le commun, voir l’invisible, nous interrogent sur la question de la représentation.Il expose régulièrement en France et à l’étranger, ses travaux font parties de collections publiques et privées, et font l’objet de différentes monographies. Il est représenté par Les Douches La Galerie à Paris. En 2009, il est nominé au prix Découverte aux Rencontres Internationales de la Photographie en Arles. Depuis un certain temps,il se consacre aux paysages périurbains en France et à l’étranger. L’œuvre photographique d’André Mérian montre un intérêt pour ce qui construit chaque jour notre paysage. Qu’il saisisse des zones périphériques, des centres commerciaux, des architectures de l’organisation humaine, des espaces habités, des chantiers ou des écrans lumineux disposés dans l’environnement public, ses photographies tentent de figer ce qui se dresse autour de chacun, comme le décor moyen, banal, du quotidien. Passée la frontière des villes, l’architecture prend une dimension nouvelle, où le factice, le provisoire et le démontable prennent le dessus. Le résultat est déroutant, et nous interroge sur ces espaces qui s’universalisent, sur le sort réservé à l’homme dans cette esthétique du chaos, ses travaux nous questionnent sur la limite de l’objectivité et de la subjectivité. » Guillaume Mansart, Documents d’artistes PACA
Arnaud Teicher
Wildfire
À propos de la série
Le 28 août 1989 la montagne Sainte-Victoire, chère à Paul Cézanne, s’embrasait. Le feu qui dura 3 jours et 3 nuits dévasta plus de 5 000 hectares et est devenu un des plus gros désastres écologiques dans le sud de la France depuis le siècle dernier. Dès le lendemain, suite aux premières diffusions d’images montrant un massif calciné et méconnaissable, une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des collectivités va être à l’origine de la mise en place d’une profonde organisation pour prévenir, entretenir, équiper et aménager les massifs forestiers du département.
Avec 148820 hectares de forêt, 29 % du département des Bouches-du-Rhône est couvert par des espaces forestiers. À la forêt sʼajoute une forte présence de landes ligneuses occupant 15 % du département. Plus de 40 % de ce territoire est donc fortement exposé aux risques dʼincendie. Par ailleurs, lʼannée 2016, avec 355 départs de feu et 4 974 hectares brûlés, dresse le bilan le plus élevé de cette dernière décennie. Le feu est un élément naturel et fondamental dans le fonctionnement de nombreux écosystèmes forestiers ; pourtant, cet événement reste imprévisible et difficilement contrôlable. Il faut souvent plusieurs jours pour parvenir à maîtriser sa progression. Des recherches de l’Inra montrent que chaque espèce a développé sa propre stratégie pour résister aux flammes et renaître de ses cendres.
Alors que je découvrais avec stupeur et curiosité ces territoires incendiés, l’idée d’un projet photographique s’imposa. L’émerveillement initial me questionnait. Je suis retourné souvent sur ces lieux pour observer et essayer de comprendre pourquoi je restais sous le charme malgré la désolation qui régnait partout. Après chaque incendie, la nature nous offre des paysages violents qui nous bousculent. Cependant, comme un signe d’espoir, la végétation reprend progressivement son chemin malgré la puissance du souffle et la chaleur étouffante. La forêt résiste, lutte et finit par évoluer et survivre. Cette fascination pour les territoires incendiés trouverait-elle sa source dans le fait qu’ils représentent un exemple de persévérance et de courage ? La capacité d’adaptation de la nature face à ces événements ne devrait-elle pas nous inciter à comprendre et à appréhender notre environnement avec davantage de bienveillance ?
- Année•s : 2017-2020
- Commune•s : Aix-en-Provence, Aubagne, Carry-le-Rouet, Eguilles, Marseille, Martigues, Montagne Sainte-Victoire, Rognac, Roquefavour, Saint-Cannat, Velaux, Ventabren, Vitrolles
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Arnaud Teicher
Documentation :
Arnaud_Teicher_wildfire_documentation (pdf)Arnaud Teicher
Né en 1985, Arnaud Teicher est un jeune photographe français installé dans le sud de la France. Après un cursus scientifique et des études de design à Paris, il s’est progressivement rapproché d’un environnement plus familier afin d’accorder du temps à une pratique photographique. Fasciné par les éléments liés à la terre et au paysage, Arnaud explore ce territoire à la recherche de traces, qu’elles soient dessinées par le temps, façonnées par le climat ou laissées par l’homme.
Philippe Piron
Arenc
À propos de la série
Projet documentaire sur le quartier d’Arenc (Marseille) avant sa transformation par le projet d’aménagement urbain Euroméditerranée. Ensembles de photographies de paysages urbains et d’architectures. Projet réalisé avec le soutien de l’association le Mur du Son.
- Année•s : 2007-2008
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Philippe Piron
Documentation :
Philippe Piron_Arenc_Annexes_Inventaire (pdf)Philippe Piron
Philippe Piron a d’abord travaillé sur des projets d’analyse et de gestion des paysages ruraux au sein de différents organismes (CAUE, Conseil général…). Cette première approche technique du paysage sera complétée par une formation en photographie dirigée par Serge Gal à l’école Image Ouverte (Gard).
Après s’être établi à Marseille, il réalise des commandes pour des architectes et des institutions (CAUE13, DRAC PACA, Euroméditerranée…). Il développe également des projets personnels et participe notamment à de nombreuses marches collectives qu’il documente photographiquement en réalisant des carnets. En 2013, au côté d’artistes marcheurs, il participe à la création du GR2013, sentier de grande randonnée périurbain. Il s’installe à Nantes en 2012. Il est né en 1974 dans le Maine et Loire.
Sylvain Maestraggi
Autour d’Aix-en-Provence
À propos de la série
« Cette série est une exploration des territoires et des paysages des environs d’Aix-en-Provence. Elle est guidée par la volonté de revoir les lieux où j’ai passé mon enfance et dont je m’étais éloigné. Ayant grandi dans les lotissements de la périphérie d’Aix-en-Provence, j’ai évolué parmi des paysages de campagne (champs de blé, maïs, vignes du plateau de Puyricard) et certains sites naturels (le massif de la Sainte-Victoire) tout en menant une vie urbaine, rythmée par les déplacements en bus, en voiture et à vélo. Si les souvenirs d’enfance ont servi d’amorce à cette série, il ne s’agit pas d’une simple « autobiographie photographique », mais plutôt de la relecture d’un paysage connu, ou que je crois connaître, une sorte de re-connaissance qui intègre des éléments dont je n’avais pas conscience autrefois, qu’ils fussent inaccessibles, occultés ou diffus. Le paysage d’Aix-en-Provence est dominé par l’horizon de la montagne Sainte-Victoire, peinte par Paul Cézanne. Ce paysage a d’emblée une dimension pittoresque, soutenue par les signes distinctifs de la campagne provençale (paysages agraires, pins, cyprès, collines). Lors de mes explorations, j’ai cherché à intégrer à ce décor certains aspects concrets de son occupation ainsi que les mutations qu’il subit malgré son allure immémoriale. Il s’agit de questionner l’unité et l’identité de ce territoire que semble garantir l’horizon de la Sainte-Victoire. Cette série est en cours, la sélection présentée a été faite pour l’Inventaire. » Sylvain Maestraggi
- Année•s : 2012-2020
- Commune•s : Aix-en-Provence
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Sylvain Maestraggi
Sylvain Maestraggi
Philosophe de formation, Sylvain Maestraggi pratique la photographie depuis la fin des années 1990. Cette pratique s’est progressivement orientée vers une expérience du paysage traversée par des références historiques, biographiques et littéraires. Au début des années 2000, il collabore avec le photographe Laurent Malone et la conservatrice du patrimoine Christine Breton à l’organisation de marches publiques dans les quartiers Nord de Marseille. De ces explorations naîtra son premier livre de photographies : « Marseille, fragments d’une ville » (2013) ainsi que le film « Histoire nées de la solitude » (2009). En 2014, il publie un deuxième livre de photographies construit autour de la figure de Lenz, personnage errant de Georg Büchner : « Waldersbach ». Jean-Christophe Bailly signe la postface de ce livre, qui sera présenté au Fotobook Festival de Kassel. En 2013, il renoue avec l’exploration urbaine en participant au projet Caravan sur le GR2013 (Bureau des Guides, Radio Grenouille), puis il collabore régulièrement avec le Voyage métropolitain en Île-de-France. En 2017-2018, il participe aux repérages du Sentier métropolitain du Grand Paris. Ces dernières années, il s’est intéressé aux paysages d’Aix-en-Provence et du nord de l’étang de Berre, où il a passé son enfance, ainsi qu’aux villes d’Athènes et Thessalonique. Il est également l’auteur, avec Christine Breton, d’un essai sur les voyages de Walter Benjamin à Marseille.
Sabine Massenet
Lire la ville
À propos de la série
« Suite à l’exposition collective organisée en 2014 par PCPI, « Sauf,…(territoires) » autour du GR13, au Centre d’art Fernand Léger de Port-de-Bouc, Jean-Luc Albert directeur de la Médiathèque de la ville me propose en 2016, de réaliser, toujours avec les habitants, un travail autour du livre et de la lecture. Je souhaite pour cette nouvelle commande, rencontrer un maximum de personnes dans tous les quartiers de la ville, interroger plus de femmes, souvent discrètes et peu présentes dans l’espace public, des jeunes et des enfants. Réaliser des images de la ville en lien avec leurs témoignages, ne pas livrer directement leurs portraits, mais donner la possibilité au spectateur de les imaginer comme on le fait à la lecture d’un roman, grâce aux retranscriptions de leurs témoignages, et aux images de la ville qui leur sont liées. Je rencontre plus de 150 personnes, les échanges sont parfois complexes, la lecture n’étant pas, comme me le dira un pêcheur, le sport favori des port-de-boucains. Je rencontre beaucoup d’illettrés ou d’enfants d’illettrés, de non-lecteurs, mais, comme le souligne bon-nombre de témoignages, le fait de ne pas lire n’est pas synonyme d’absence de culture. Je rencontre aussi de grand lecteurs, tout particulièrement les femmes et les enfants – je devrai pour cette dernière phrase utiliser l’écriture inclusive. Une chose me frappe : l’évocation très fréquente de la Bible et du Coran durant les entretiens menés dans les quartiers les plus déshérités de la ville. Ces textes religieux sont représentatifs de deux communautés, nord-africaine et gitane, très présentes à Port-de-Bouc. R. une femme d’une quarantaine d’années rencontrée au quartier Tassy livre une possible explication à la recrudescence du fait religieux dans une ville fondamentalement de gauche, communiste de surcroît : « Je suis de confession musulmane, ça, c’est quelque chose qui doit rester dans la sphère privée. Je ne l’affiche pas. Ma mère est arrivée à Port-de-Bouc quand elle avait 17 ans. On a une double culture qui nous a permis d’avancer ici. Je n’ai jamais ressenti d’exclusion et aujourd’hui j’ai du mal à comprendre pourquoi certains ont besoin d’afficher leur appartenance en tant que musulmans. Ici, on a une tradition de vivre ensemble, on n’oublie pas. Mais la nouvelle génération, c’est complètement différent. Ils sont au chômage, ils se sentent exclus et ils ont une grande ignorance de l’histoire. » J’avais pour la médiathèque Boris Vian réalisé des planches de textes et de photos qui venaient se glisser au milieu des livres, dans les espaces laissés vacants des étagères de la bibliothèque. Cette installation spécifique ne pouvant trouver sa place qu’en bibliothèque, j’ai modifié la série afin qu’elle puisse être vue dans un contexte classique d’exposition ou sur écran. Je la présente aujourd’hui par quartiers, secteurs de la ville correspondant aux sites où je rencontrais les personnes interrogées. » Sabine Massenet
- Année•s : 2016
- Commune•s : Port-de-Bouc
- Commanditaire•s : Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Médiathèque Boris Vian, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Ville de Port-de-Bouc
- © Sabine Massenet
Documentation :
Sabine Massenet_Lire la ville_Annexes_Inventaire (pdf)Sabine Massenet
Sabine Massenet est vidéaste. Elle vit et travaille à Paris. En 1997, après avoir travaillé différents médiums (terre, plâtre, photo) pour créer des installations auxquelles elle associait parfois des éléments narratifs, Sabine Massenet décide de se consacrer uniquement à la vidéo. Elle explore le portrait avec une ouverture sur le langage et sur la résonance des images dans la mémoire collective ou privée. Elle pratique également le recyclage d’images télévisuelles ou de cinéma, qu’elle remonte en se jouant des codes visuels propres à ces deux médiums. Elle obtient la bourse d’aide à l’art numérique de la SCAM 2003 pour 361° de bonheur, co-édition Incidences / Vidéochroniques. Elle crée aussi des vidéos de commande : pour le théâtre, pour la Maison Rimbaud à Charleville Mézières en 2005, pour la série « Image d’une œuvre » de l’IRCAM en 2019. Ses vidéos sont présentées régulièrement dans des festivals français et étrangers, centres d’art, musées. Des séances monographiques lui ont été consacrées en 2004 à la Cinémathèque Française, en 2005 au festival Némo et au Jeu de Paume, en 2009 au festival des Scénaristes à Bourges. Sa vidéo « Transports amoureux » est éditée dans le n°1 de la collection TALENTS. Elle réalise des séries photographiques tirées d’images de ses vidéos (« Tango », « Un peu plus loin le paradis », « Brûler la mer », « Fire », « J’entends rien »), ou des images réalisées sur le terrain (« Pentagone », « Lire la ville » et tout récemment « Covimmersive »). « Je ne me souviens plus », « Transport amoureux », « Last dance » et « Image trouvée » ont été acquises par le Fond d’Art Contemporain du Conseil Général de Seine-Saint-Denis. Le prix de l’œuvre d’art numérique de la SCAM lui est décerné en 2013, pour l’installation « Image trouvée ». « I am a seaman », film réalisé en 2016, a obtenu la bourse Brouillon d’un rêve de la SCAM et le soutien du G.R.E.C. Professeur d’arts visuels de la Ville de Paris, elle a enseigné auprès d’enfants dans des écoles élémentaires puis a travaillé dans les services éducatifs du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Musée Zadkine et Bourdelle. Elle anime des ateliers vidéos pour Le Bal, la Terrasse, l’école du paysage de Blois…Elle crée en 2002 avec Christian et Véronique Barani l’association de diffusion de vidéos d’artistes est-ce une bonne nouvelle à laquelle elle participe jusqu’en 2007. Ses vidéos sont distribuées par Heure Exquise.
Sébastien Arrighi
Wasteland
À propos de la série
« Le projet Wasteland est une exploration du bassin de rétention du barrage de Bimont, près d’Aix-en-Provence, durant sa phase de restauration en 2018. Privé de sa principale source d’alimentation, la galerie artificielle de la Campane, le bassin s’est retrouvé asséché, laissant apparaître un désert fragile et isolé, curieusement semblable à d’autres espaces, à d’autres contrées. Cependant le retrait de ces eaux, nous révèle la Cause (rivière naturelle du site). Elle ruissèle depuis la face nord de la Sainte-Victoire et semble reprendre ses droits, en parcourant à nouveau ce paysage découvert et les restes qui le compose. Débris et autres reliques d’ordinaire invisibles, tels les témoins d’un autre temps. Que les eaux acheminées depuis les Gorges du Verdon, allaient sous peu dissimuler et recouvrir d’une resplendissante étendue turquoise.
Spectateur privilégié de ces différentes scènes, la proximité de mon lieu de résidence avec le site, ainsi que le soutien de la DRAC PACA m’ont permis d’entreprendre ces nombreuses reconnaissances, promenades et découvertes. À l’aide de ma chambre photographique de grand format. Matériel lourd m’obligeant à limiter mes déplacements au profit de vastes expectatives, révélatrices d’apparences inespérées. »
Sébastien Arrighi
- Année•s : 2017-2019
- Commune•s : Saint-Marc-Jaumegarde
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Sébastien Arrighi
Documentation :
Annexes_Sebastien Arrighi_Inventaire (pdf)Sébastien Arrighi
Sébastien Arrighi (né en 1992 à Ajaccio, Corse-du-Sud), est un artiste diplômé avec les félicitations du jury de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. Ses travaux photographiques et vidéo sont régulièrement exposés et saluées par des prix français et internationaux. La Collectivité de Corse, la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que le CNAP apportent leur soutien à ses nombreuses recherches par le biais d’aides à la création, à la publication et à l’exposition. Il est également représenté par la galerie Sintitulo à Mougins depuis 2018.
Qu’il s’agisse de paysages du quotidien ou d’énigmatiques scènes, les images de Sébastien Arrighi appréhendent le réel différemment. Ainsi, la corporalité étrange qui est propre à la brume ou aux stries du dehors, fait la teneur profonde et intime de ses images. D’une tension et d’un désir en résulte des objets, des morceaux de paysages, que la pensée puisse exprimer. Ce sont des relations anonymes et opaques qui arrivent sans mot, sans nom, des relations recouvertes et masquées. Tel des univers parallèles qui communiquent et finissent par s’entrecroiser, suite à des glissements géologiques qui auraient finalement bouleversé l’ordre ou la mémoire des temps.
Denis Darzacq
Le quartier Euromed à Marseille
À propos de la série
« Cette série est une réponse à un commande publique initiée par Mme Agnès de Gouvion Saint Cyr du ministère de la Culture. Il s’agissait de documenter le nouveau quartier d’affaire Euromed, nouvellement desservi par le tramway. La ville espérait qu’après d’importantes rénovations et changements d’affectations (créations de nombreuses bureaux), le regard sur le quartier de la Joliette et de la rue de la République changerait. J’ai décidé de vivre pendant quelques semaines à Marseille et de me promener tous les jours dans ce nouveau quartier. » Denis Darzacq
- Année•s : 2006-2007
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, État français, Ville de Marseille
- © Denis Darzacq / Adagp, Paris, 2020
Documentation :
Denis Darzacq
Denis Darzacq développe un travail personnel depuis le milieu des années 1990. Il a commencé par la photographie de presse et a rejoint l’agence VU en 1998. Depuis plus de trente ans, il a développé un regard aiguisé sur la société contemporaine en développant une démarche analytique donnant lieu à des séries formellement très cohérentes. Si les gros plans de la série « Only Heaven » (1994-2001) révèlent encore l’implication personnelle de son auteur, les vues plongeante d’« Ensembles » (1997-2000) et frontales de « Bobigny centre ville » (2004) puis des « Casques de Thouars » (2007-2008) traduisent une mise à distance du sujet, voire un artiste en position de retrait. Il a acquis la conviction qu’une image construite pouvait paradoxalement servir son analyse de la société avec plus d’efficacité. Aussi recourt-il, depuis 2003, à des mises en scène. Par leur état ou leur pose, les corps mis en scène bouleversent l’ordre établi, mais sans jamais faire basculer l’image dans le spectaculaire. Des hommes et des femmes marchent nus dans des zones pavillonnaires (« Nus », 2003), d’autres semblent figés en apesanteur dans l’espace urbain (« La Chute », 2006), ou entre des rayons de supermarchés (« Hyper », 2007-2011) ; des personnes en situation de handicap reprennent avec force possession de l’espace public, (« Act », 2009-2011). Depuis dix ans maintenant, il se tourne vers des expérimentations proche de l’abstraction, essayant de dégager le médium photographique de son devoir d’informer.
Vincent Bonnet
Des concertations (les mains sur la ville)
À propos de la série
« Entre 2002 et 2004, j’ai constitué un fonds photographique autour d’un objet problématique : l’image d’une ville, Marseille Provence Métropole, située quelque part dans le cours mouvant, provisoire, spéculatif, imprévisible des choses et des sites, sans centre, ni identité. Dans cette approche, j’ai voulu faire l’expérience de l’image, en allant directement sur le terrain, à pied, en marchant aux confins et aux limites, où la ville devient autre chose – théâtre des opérations, espaces en devenir, territoires de spéculation : des Baumettes au Tunnel des Treize Vents, des Trois Lucs à Belsunce, de Château-Gombert à La Pomme, d’Arenc à l’aéroport Marseille-Provence, du square de Narvik à l’avenue Arthur Rimbaud… J’ai construit ces images entre nature morte et paysage, comme des sortes de géographies concrètes. Ce fonds d’images a donné lieu à la production de six affiches photographiques ainsi qu’à l’édition d’une série de quatorze cartes postales. »
- Année•s : 2002-2004
- Commune•s : Métropole Aix-Marseille-Provence
- Commanditaire•s : [Non renseigné]
- © Vincent Bonnet
Documentation :
Vincent Bonnet_Annexes_Inventaire (pdf)Vincent Bonnet
Diplômé de l’École Nationale Louis Lumière en photographie, il est engagé dans le champ de la création à plusieurs titres : en tant que conférencier, commissaire, éditeur, enseignant mais d’abord en tant qu’artiste.
Si la photographie est son médium privilégié de création, sa problématique est celle de l’image en général et de ses enjeux publics en particulier. Depuis près d’une quinzaine d’années, sa pratique artistique évolue entre une approche documentaire et la construction rigoureuse d’images reproductibles – accompagnées de campagnes de diffusion dans l’espace public, avec des photographies imprimées en nombre sur des supports tels que la carte postale, le tract, le flyer, l’affiche, l’auto-collant, le journal, le livre etc. Ces actions représentent autant de manières d’investir, de façon éphémère, « le champ social et politique ». Il a été membre actif de la revue café verre, du collectif d’artistes de la compagnie, (Marseille) et du groupe Ici-Même [Gr.]. Il travaille actuellement à une thèse de création autour de « L’image entre le degré zéro et un ».
Christophe Negrel
Au cœur des dockers
À propos de la série
Christophe Negrel, photographe autodidacte, s’est armé de son appareil argentique pour s’attaquer au monde fermé des dockers. « C’est une histoire de famille, rappelle-t-il, où se mélangent les différences de culture, de religion, de milieu social. » Docker lui-même, Christophe Negrel est bien placé pour s’immiscer dans le quotidien de ses collègues à qui il fait oublier sa présence. « J’essaie, à travers ces photos, d’avoir une vision intérieure du travail dans cet univers des docks et de la relation qu’entretiennent ces hommes entre eux. Face aux chaînes, face aux machines qu’ils semblent défier comme on affronte les éléments. Leur élément. »
- Année•s : 2007
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Christophe Negrel
Christophe Negrel
Photographe de l’instant, Christophe Negrel parvient à capturer ces images, les expressions et les émotions qui s’en dégagent. Son parcours dans le sport de haut niveau lui permet d’avoir un regard différent sur le monde. Ses tumultes, ses voyages ainsi que ses rencontres lui ont permis de transcender le quotidien et ses soucis. Le cœur sur la main, l’âme apaisée, il ne cesse d’évoluer dans une œuvre qui se veut toujours plus riche.
Geoffroy Mathieu, Bertrand Stofleth
Paysages usagés, observatoire photographique du paysage depuis le GR2013
À propos de la série
L’Observatoire Photographique du Paysage (OPP) depuis le GR2013 est un observatoire photographique du paysage créé à l’initiative de Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth.Projet artistique de représentation de la Métropole Aix-Marseille Provence en construction, il documente ses usages, les frottements ville-nature et la grande richesse de ses paysages.Les 100 photographies sont réalisées en 2012 le long des 365 km du GR2013 encore non balisé et intègrent son tracé par un trait blanc parcourant l’image. Chaque année jusqu’en 2022, les artistes re-photographient 30 images et en confient 70 à des adoptants. Ce projet interroge le protocole institutionnel de la démarche des OPP et revisite les principes de sa méthodologie en inversant les rôles du commanditaire et du commandité, en considérant les images comme propositions d’analyse des enjeux territoriaux et paysagers de la métropole, et en intégrant un volet participatif dès la création du projet en invitant les usagers de la métropole à travailler avec les artistes.
- Année•s : 2013
- Commune•s : Aix-en-Provence, Marseille, Métropole Aix-Marseille-Provence
- Commanditaire•s : CNAP, MP2013
- © Geoffroy Mathieu & Bertrand Stofleth
Documentation :
Geffroy Mathieu & Bertrand Stofleth _Annexes_Inventaire (pdf)Geoffroy Mathieu, Bertrand Stofleth
Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth, en parallèle de leur parcours artistique indépendant, travaillent ensemble à des projets de représentation des territoires sous la forme d’observatoire photographique du paysage (OPP). Depuis 2005, ils ont participé à la création de l’OPP du PNR des monts d’Ardèche (2005-2020) de l’OPP de la Communauté de commune de la Vallée de l’Hérault (2010-2013) et du PNR du Verdon (2018-2020). En 2012, de leur propre initiative et grâce au soutien d’une commande publique de photographie du CNAP et de Marseille Provence 13 Capitale Européenne de la culture, ils mettent en place le projet « Paysages usagés, Observatoire photographique du paysage depuis le GR2013 », projet artistique et collaboratif de représentation des paysages de la métropole Aix-Marseille-Provence. Le projet a participé à la mission FTL (France territoire Liquide) et reçu le soutien du FRAC par le biais d’une acquisition en 2017.
Valérie Jouve
Marseille, ville en Résistance
À propos de la série
Plutôt que de « Modèles », Valérie Jouve parle de « Personnages » car il s’agit d’acteurs/actrices qui incarnent une idée. Les actions des corps questionnent les lieux, l’espace et portent le désir de faire dialoguer physiquement les corps avec les bâtiments. Les « Personnages » ne sont jamais montrés comme une galerie de portraits car ces images se travaillent dans le montage et les espaces d’exposition, avec celles des Façades, Paysages, Arbres et autres figures qui font notre monde des hommes.
Certaines photographies ont été réalisées à Marseille et sont présentes sur ce site. Marseille, pensée en tant que ville qui résiste, a aidé à la création de ce travail en ce qu’elle est une vraie rencontre de terrain.
Pour en savoir plus, visionner l’entrevue avec Pascal Beausse.
- Année•s : 1992-2009
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Valérie JOUVE / ADAGP Paris, 2020
Valérie Jouve
Pour Valérie Jouve, la question du traitement de l’espace est au cœur du sujet : il s’agit de comprendre comment la figure, humaine ou autre, confère une présence à ce qui l’entoure et de ce fait vient influencer le lieu. Ces dernières années Valérie Jouve aime à voir des villes ou des villages nourris de multitude d’éléments du vivant. Après un travail exclusivement sur les villes, elle travaille depuis cinq ans entre la ville et la campagne pour questionner ces liens qui les nourrissent mutuellement. Comment ré-inventer leurs relations ? En effet, si la dimension utopique existe dans ce travail, la photographie peut nourrir nos imaginaires d’autres possibles. En exemple, on peut retrouver le travail de reconstruction d’un imaginaire de la Palestine qu’elle a mené́ en dehors de son conflit avec son voisin israélien.
En lien et parallèlement à son activité́ artistique, elle enseigne à l’École National d’Art Supérieure de Paris. Elle a collaboré avec des architectes sur différentes commandes photographiques concernant l’architecture et la ville. Depuis 2017, elle collabore au sein d’un laboratoire de recherche en anthropologie urbaine, le LAA, LAVUE (UMR 7218 CNRS).
Ses expositions sont souvent conçues comme des compositions visuelles, le temps d’un lieu. Les images sont construites indépendamment pour être utilisées dans les montages lors des différentes expositions. Comme ce fut le cas dans sa dernière exposition rétrospective au Jeu de Paume en 2015.
Elle commence une pratique cinématographique dès 2001 avec le film « Grand Littoral », et poursuit une pratique mêlant photographie et séquences filmées depuis ce jour, considérant que ces deux outils d’enregistrement pouvaient travailler ensemble plutôt que de se tourner le dos.
Martine Derain
Républiques
À propos de la série
J’ai repris ici le fil d’un travail sur ce qui lie la maison et la chose publique comme on peut le voir dans l’exemple D’un seuil à l’autre, avec Dalila Mahdjoub – installation pérenne sur le seuil d’un foyer Sonacotra à Belsunce. À cela, s’ajoute l’expérience, cette fois rendue plus complexe encore par le compagnonnage des militants de Centre-Ville Pour Tous, de deux chercheurs et d’une institution de l’État, tous producteurs de discours…
Je me suis résolument placée aux côtés des habitants ; j’ai partagé et documenté leur lutte – une belle bataille ! La recherche-action, arrivée après l’engagement premier, m’a permis d’imaginer un nouvel agencement de mes « préoccupations d’espaces ». En naviguant de l’un à l’autre, traversé par le politique, le scientifique et l’artistique, l’accumulation de matière sans certitude, mais ne se résignant pas à l’ordre du monde, a permis qu’un chemin se dessine.
Hors d’une simple dénonciation ou d’un constat, la transformation de la colère ressentie a permis d’agir en proposant des images et des gestes ancrés dans l’expérience qui ne serviraient aucune idéologie (pas même une contre-idéologie comme le dit Dan Graham). Sans tenter d’expliquer ou d’illustrer un quelconque problème social ou politique, sans doute, ai-je choisi, pour commencer, de photographier – exercice silencieux du regard et de l’écoute, entre activité et passivité—afin d’échapper à tout discours fonctionnaliste ?
Dans l’action peuplée et bruyante, il y avait comme en creux, à la fois l’absence, et les absents : ceux qui partaient discrètement, comme soustraits à la vue, ou ceux que nous n’avions pas pu compter, partis avant le début de la mobilisation. Mais ces absents manquaient-ils ? Et à qui ? Sont alors arrivées les images des appartements haussmanniens tout récemment quittés par leurs habitants ou ruinés par leurs propriétaires – « dévitalisés », tel est le mot, rendus inhabitables – et inhabités parfois depuis plus de vingt ans. Au sol, un voile fin de poussière, qu’aucune empreinte de pas ne déchire. En regard de ces images, une tension s’opère entre ces demeures où les habitants n’étaient plus, de celles où ils ne pouvaient être, de celles qui se construisent tout à côté, dans cette « zone de prospérité partagée » appelée Euroméditerranée, mais dépeuplées aussi, prévues pour les « classes moyennes et supérieures » tant attendues, tant espérées. Entre Haussmann et Kaufman, des images sans action, sans événements, presque vides, d’un vide qui me rendait visible le lent processus de transformation de la ville, sinon d’éviction de certains de ses citoyens, et les failles voire la faillite, d’un « projet » rêvé d’un centre-ville qui ne serait pas le centre de Marseille (Ascaride-Condro)…
- Année•s : 2004-2010
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Martine Derain
Documentation :
Derain_documentation (pdf)Martine Derain
Martine Derain est artiste et éditrice. Elle aime travailler en dialogue et en collectif. Depuis ses premières créations en France, en Palestine (avec Dalila Mahdjoub) ou au Maroc (avec Hassan Darsi), elle noue des récits qui lient histoires collectives et espace public. Les livres qu’elle publie au sein des éditions commune, qu’elle a fondées en 2010, comme les films dont elle est aujourd’hui la « conteuse », sont des fables documentées dont les lignes narratives entremêlent art et politique, urbanisme et poésie. La mise en récit d’archives trouvées ou confiées, institutionnelles ou personnelles – fonds constitués au cours de longs compagnonnages avec des lieux ou des êtres – y tient une place essentielle.
Sur l’autre versant de la création, elle se préoccupe de faire vivre (d’administrer, en français ancien, prendre soin) des lieux-outils de travail pour artistes : elle a partagé l’expérience de la Compagnie, elle accompagne aujourd’hui celle du Polygone étoilé, lieu de création cinématographique non-aligné.
Emma Riviera
Des Idées fausses
À propos de la série
Comme l’a titré un journal local, Fos-Sur-Mer c’est un peu : “le ciel, les oiseaux et le cancer”.
Fos est avant tout connue pour ses usines, sa pollution et son taux de cancer élevé et depuis peu, pour ses gilets jaunes. C’est une ville étrange et paradoxale, où l’on n’a pas forcément envie de passer des vacances.
Elle est perchée en haut d’une colline, entourée de chevaux, de taureaux et d’infrastructures post-apocalyptiques qui rejettent de la fumée verte. L’été, les touristes affluent dans ce lieu de villégiature.
Et au milieu de tout ça, les habitants. Ils continuent leur vie, rythmée par la mer et les fêtes locales organisées par la mairie. Mais au loin gronde toujours le bruit des luttes sociales et politiques, laissant elles aussi leurs traces dans le paysage.
- Année•s : 2018-2020
- Commune•s : Fos-sur-Mer
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Emma Riviera / ADAGP, Paris
Documentation :
Riviera_documentation (pdf)Emma Riviera
Emma Riviera vit et travaille entre Paris, Marseille et Arles. Après une Licence Cinéma et Audiovisuel, elle intègre l’École Nationale Supérieure de Photographie d’Arles en 2017 dont elle sort diplômée en 2021. Elle a développé une pratique de la photographie autour de la notion de rencontre, que ce soit avec un sujet ou un spectateur. Ce médium est pour elle, un moyen de raconter des histoires glanées par monts et par vaux. Elle a, entre autres, été exposée aux Rencontres d’Arles, à l’exposition collective 100 % à la Villette à Paris, au festival des Boutographies à Montpellier et au Festival Parallèle à Marseille. Elle a participé à plusieurs résidences de créations comme celle de la Villa Pérochon à Niort ou aux Ateliers Vortex à Dijon. Actuellement, elle est exposée au festival Usimages dans le bassin creillois et au Centre Photographique Marseille.
Emma Grosbois
10 vues de Marseille, photographies véritables
À propos de la série
« L’idée de ces images est née lors de mes premiers temps à Marseille, de balades dans la ville en compagnie et en connivence avec mon amie architecte Delphine Mondon. Nous habitions auparavant en Italie, nous avons été amusées par le caractère insolite, dissonant parfois grotesque du décor urbain dans lequel apparaissait certains monuments et sculptures présents aussi dans l’espace urbain italien (David, arc de triomphe…). Leur présence m’intriguait, particulièrement à Marseille où, la plupart d’entre eux, sont peu visibles et ne compte pas parmi les « sujets de carte postale » ayant pour rôle de représenter la ville aujourd’hui. Je découvre également en arrivant à Marseille le projet Euroméditerrannée ambitionnant de doter la ville d’un nouveau coeur, d’un nouveau centre. Une question se pose alors : quel serait l’ancien centre ? J’avais commencé une collection de mini pochettes qui étaient édités au cours du XX siècle. Elles contenaient 10 à 20 vues miniaturisées de villes qui résumaient en quelques vues les caractéristiques ou les points de vue remarquables de sites fréquentés par les touristes. Objets industriels de consommation ils avaient pour fonction de donner aux touristes des supports visuels de souvenir. Souvent y figurait la mention « véritables photographies », ces pochettes étaient composées en effet de véritables tirages photographiques. Plusieurs techniques d’impression furent utilisées depuis l’origine de la carte postale jusqu’à nos jours. Il faut noter la qualité exceptionnelle de la plupart des clichés des cartes postales anciennes (CPA) du début du XXème siècle, et malgré l’amélioration des procédés d’impression, on assistera à une diminution de cette qualité au début des années 30. Qualité que l’on retrouvera avec les cartes postales semi-modernes (CPSM) puis modernes (CPM). Le graphisme et les typographies des pochettes sont également très soignés. Ce qui au regard de l’offre de carte postale commercialisée actuellement en fait des objets précieux. En prenant inspiration de cette imagerie touristique, j’ai photographié dix éléments de la statuaire publique du centre ville marseillais en suivant les codes de la carte postale. Au moment où le projet Euroméditerranée prétend doter la ville d’un nouveau centre, il s’agissait de poser le regard sur ces monuments esseulés et de questionner les interventions du pouvoir dans la ville. J’ai ensuite rassemblé dix de ces photographies imprimées sur papier baryté dans une pochette de 10,5 x 7,5cm imprimée en 200 exemplaires sur les presses typographiques de l’Annexe à Marseille sur papier Fedrigoni (blu intense 300g). La couverture de la pochette est ajourée en œil de bœuf. » Emma Grosbois
- Année•s : 2018
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Emma Grosbois
Documentation :
Annexes (pdf)Emma Grosbois
Emma Grosbois est née en 1985 à Rennes. Elle a étudié la photographie à la Fondation Marangoni à Florence. Son travail avant tout photographique se concentre sur les rapports entre images, lieux et mémoires. Il a été exposé et publié en France et à l’étranger. Lors d’une résidence au centre d’art contemporain Luigi Peci à Prato en Italie, elle ouvre son champ d’expérimentation à la construction dans l’espace public d’installations de dispositifs optiques inspirés de la camera obscura de la Renaissance. Elle privilégie les expériences collectives et les échanges avec d’autres pratiques de recherche. Elle vit à Marseille.
Atlas Métropolitain — Alayo / Gauberti
Zones d’activités
À propos de la série
Cette série n'a pas encore de descriptif.
- Année•s : 2013
- Commune•s : Marseille, Plan-de-Campagne, Vitrolles
- Commanditaire•s : ENSA-Marseille
- © Alayo / Gauberti
Documentation :
Atlas Metropolitain_Annexes_Inventaire (pdf)Atlas Métropolitain
Biographie à venir.
Chris Garvi
Je marcherai le long de l’Huveaune
À propos de la série
Cela n’échappe à personne, Marseille est une ville tournée vers la mer Méditerranée. Cependant, peu de gens le savent, Marseille est traversée par une rivière : l’Huveaune. Elle s’étend sur une cinquantaine de kilomètres et prend sa source dans le Massif de la Sainte-Baume. À la fin de son parcours, elle traverse les quartiers de Marseille d’est en ouest sur 7,5 kilomètres avant de se jeter dans la Méditerranée. L’Huveaune, aujourd’hui méconnue, a été essentielle à la vie pendant des siècles. Son eau était consommée, elle irriguait les terres cultivées et surtout, elle fournissait l’énergie indispensable à l’artisanat local et aux manufactures.
En 2014, j’ai entendu parler d’un projet délirant qui visait à recouvrir l’Huveaune sur toute sa longueur dès son entrée dans Marseille. Mon projet « Je marcherai le long de l’Huveaune » est une réaction à cette rumeur. Si selon la légende, la rivière est née des larmes d’une sainte, Marie-Madeleine, c’est la promesse d’un parcours poétique qui a éveillé ma curiosité et déclenché ce travail photographique. Très vite, après quelques clichés, j’ai compris que la rivière dissimulait une réalité plus sombre et moins onirique que celle que j’imaginais : victime de la négligence humaine, de la pollution et du manque d’engagement politique ou écologique, elle semblait s’éteindre dans l’indifférence générale. Pourtant, l’eau continue de couler dans son lit et des gens continuent de vivre et de se promener le long de ses rives.
Je m’intéresse au passage de l’homme le long de la rivière, à la relation qu’il entretient avec elle – certains y vivent, d’autres s’y promènent simplement ou y travaillent. Au fil des rencontres, j’ai exploré la mémoire des habitants qui vivent le long de l’eau. Chacun m’a partagé des souvenirs, des anecdotes passées, du bonheur d’avoir pu se baigner dans la rivière à la douleur intime de la voir se mourir.
Ce projet a été réalisé entre 2014 et 2017 avec un appareil moyen format, un Mamiya 7, et sur du film couleur 120 de Kodak.
Chris Garvi
« Et à la fin, en contrepoint de cette défiguration programmée du lieu, pour damer le pion à l’oubli et donner un peu de répit au désespoir et la désolation, il restera le meilleur. Et le meilleur, ce sont ces inconnus croisés, gênés d’avoir été un peu surpris, ces anonymes avec des vraies gueules d’anonymes et leur banalité « supérieure ». Le meilleur ce sont ces rictus à demi consentis et non négociables, ces sourires faiblement esquissés, ces regards sans fioritures, droits et pleins, qui livrent l’âme et charrient la vie parmi les blessures. La vie malgré tout. Chacun de nous à dans ses yeux une petite rivière et un éclat du bleu de la mer… »
Bernard Cantié
- Année•s : 2013-2017
- Commune•s : Aubagne, Auriol, La Penne-sur-Huveaune, Marseille, Roquevaire
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Chris Garvi
Chris Garvi
Parallèlement à ses débuts en photographie, Chris Garvi a suivi des études de littérature et de civilisation anglaise et américaine en France, puis à l’étranger. Travaillant aussi bien en noir et blanc qu’en couleur, il continue de privilégier la photographie argentique pour tous ses projets personnels. Chris Garvi est un photographe autodidacte qui a fait son apprentissage à travers des livres de photographie.
Ses premières influences sont les photographes américains de la FSA (Farm Security Administration) et l’école humaniste française. Il varie et adapte ses « outils » en fonction de ses projets et de ce qu’il cherche à raconter. Il refuse de figer sa photographie dans une seule « technique » afin de lui permettre d’évoluer en permanence. Ses travaux, qu’ils soient documentaires ou fictionnels, témoignent de son attention particulière à leur aspect narratif.
Depuis 2000, ses travaux ont fait l’objet de plusieurs expositions et ont été publiés dans plusieurs magazines. Son travail « Marseille, colors I sing » a été présenté dans le catalogue des Biennales de la photographie d’Aubagne en 2016. En 2016, il a co-édité avec sa compagne Pauline Alioua leur premier ouvrage commun intitulé « Plein Cœur ». En 2018, leur travail commun sur le Maroc, intitulé « Dans le Creux du Manque », a été publié par l’éditeur arlésien Arnaud Bizalion.
« Je fais de la photographie depuis toujours, enfin, presque. Ma mémoire fonctionne toujours par fragments ; je n’ai jamais su me souvenir des choses dans leur continuité. Même lorsque je n’ai pas l’œil dans le viseur, je continue de photographier. Je suis toujours à la recherche de ma photographie, de mon regard : qu’y a-t-il dans cet espace qui me sépare de l’objet photographié : frontière, miroir, projection, chemin, passage, barrière, théâtre, réalité… »
Chris Garvi vit et travaille à Marseille.
Nicolas Felician
Zone d’influences
À propos de la série
Cette série reprend l’idée qu’un port est au carrefour de différents actes : culture commerce, tourisme… et qu’il subissait les changements de son époque.
- Année•s : 2012
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Nicolas Felician
Jean-Christophe Béchet
Port-de-Bouc : la mémoire et la mer
À propos de la série
« Pendant des années, j’ai pris l’autoroute du Littoral, de Marseille à Arles. J’apercevrai furtivement le nom de « Port de Bouc » ; ce drôle de nom avait retenu mon attention, mais je ne m’étais jamais arrêté. Quand pour le 150ème anniversaire de la cité, le Centre des Arts Plastiques Fernand Léger m’a proposé de photographier la ville, j’ai aussitôt aussitôt accepté et quinze jours plus tard, je m’engageai dans l’avenue Maurice Thorez, direction le Centre-Ville. Je crois beaucoup aux premières impressions, à la pertinence des regards qui passent, car ils voient les flux, les correspondances, les fluidités, autant de signes qui ne sont plus perceptibles à ceux qui résident sur place. Sur place, on m’a pris pour un policier de la BAC ou pour un touriste, moi qui suis né à quarante kilomètres de là… Rapidement je décrypte certains indices, tels ces noms qui rappellent le passé (et le présent) communiste de la ville : Maurice Thorez, Gagarine, Elsa Triolet, Max Dormoy, Rol Tanguy… autant de fantômes d’un passé qui marque l’identité des lieux. L’architecture est tout aussi signifiante, avec ce mélange de « vieille » modernité héritée des « années 70 ». Je suis venu à la fin de l’hiver, le soleil est là, le mistral dégage les nuages. Les rues sont calmes, souvent désertes. On est loin d’un Sud où chacun discute sur le pas de sa porte avec son voisin. Port-de-Bouc est assoupi, comme engourdi sous une lumière dure et contrastée. Ici, tout est franc, direct, excessif, volubile. Mes photos doivent l’être aussi, avec cette sensation de géométrie, de vide et d’ennui qui va vite m’assaillir. Heureusement, il y a la mer et une corniche étonnante qui donne une vraie personnalité à la cité. Comme le dit l’Office du Tourisme, ici, tout est tourné vers la mer. Ce front de mer aussi beau que mélancolique fut mon lieu de pèlerinage quotidien. Du port, je gagne la capitainerie en passant par la Lèque, puis je longe cet impressionnant ensemble d’immeubles des Aigues Douces, avant d’atteindre les petites plages et le centre d’art. Partout des terrains de jeux, des espaces aménagés et cette méditerranée souvent secouée par le vent. Magnifique espace dont on ressort groggy et ébloui… Je pense alors à la chanson de Léo Ferré, la Mémoire et la Mer… Pierre et Amandine m’ont servi de guide dans les rues de Port-de-Bouc. Ils m’ont permis, d’entrer dans la géographie intime des relations personnelles. Selon son caractère, sa famille, sa provenance, sa religion, son métier. Autant de coins et de recoins qui m’ont passionné et que j’ai essayé de traduire avec mes photos. Car je photographie pour comprendre la complexité du monde… Le défi de la photographie urbaine est d’éviter d’illustrer une réalité que chacun connaît, d’éviter le piège du pittoresque ; mais il faut aussi se méfier, à l’inverse, de l’esthétique du misérabilisme. Il s’agit de trouver une voie personnelle où l’esprit documentaire et la sensibilité poétique se rejoignent. Nous sommes tous des voyageurs, et ici, à Port-de-Bouc, j’ai fait une belle escale… » Jean-Christophe Béchet
- Année•s : 2016
- Commune•s : Port-de-Bouc
- Commanditaire•s : Centre d'Arts Plastiques Fernand Léger
- © Jean-Christophe Béchet / SAIF
Jean-Christophe Béchet
Né en 1964 à Marseille, Jean-Christophe Béchet vit et travaille depuis 1990 à Paris. Mêlant noir et blanc et couleur, argentique et numérique, 24×36 et moyen format, polaroids et « accidents » photographiques, Jean-Christophe Béchet cherche pour chaque projet le « bon outil », celui qui lui permettra de faire dialoguer de façon pertinente une interprétation du réel et une matière photographique. Son travail photographique se développe dans deux directions qui se croisent et se répondent en permanence. Ainsi d’un côté son approche du réel le rend proche d’une forme de « documentaire poétique » avec un intérêt permanent pour la « photo de rue » et les architectures urbaines. Il parle alors de ses photographies comme de PAYSAGES HABITÉS. En parallèle, il développe depuis plus de quinze ans, une recherche sur la matière photographique et la spécificité du médium, en argentique comme en numérique. Depuis 20 ans, ce double regard sur le monde se construit livre par livre, l’espace de la page imprimée étant son terrain d’expression « naturel ». Il est ainsi l’auteur de plus de 20 livres monographiques. Ses photographies sont aussi présentes dans plusieurs collections privées et publiques et elles ont été montrées dans plus de soixante expositions, notamment aux Rencontres d’Arles 2006 (série « Politiques Urbaines ») et 2012 (série « Accidents ») et aux Mois de la Photo à Paris, en 2006, 2008 et 2017.
Suzanne Hetzel
J’aime ce que je vois
À propos de la série
« Ce travail fait suite à une proposition du MuCEM, il a été accompagné par le Centre Social de Frais Vallon. Pour la composition montrée lors de l’exposition « J’aime les panorama », nous nous sommes basés sur les images réalisées il y a 23 ans, que nous avons souhaité ré-activer avec un groupe de six jeunes personnes habitant à Frais Vallon. Chaque participant de l’atelier, qui a duré sept mois, a photographié la cité selon ses connaissances intimes, ses souvenirs d’enfance ou des points de vue à partager avec le futur visiteur de musée. Aux vues larges du panorama de jadis s’ajoutent des vues serrées de détails et des intérieurs sont inclus dans la notion de panorama. Pour souligner que la notion de regard prend la place du point de vue, nous avons opté pour le format carré. Chaque image carrée vient tel un drapeau sur les images longues. » Suzanne Hetzel
Photographies : Suzanne Hetzel et Ouly Soumare, Kévin Abou Halid, Fally N’Diaye, Sabri Zouaghi, Camélia Traïkia, Abou Mroimana
Porté par le Centre Social de Frais Vallon, Marseille. Avec le soutien du MuCEM, Marseille.
- Année•s : 1992-2015
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Suzanne Hetzel / SAIF
Documentation :
Suzanne Hetzel_J’aime ce que je vois_Annexes_Inventaire (pdf)Suzanne Hetzel
« Je suis née en 1961 – 30 ans après Bernd Becher et 384 ans après Peter Paul Rubens – à Siegen en Westphalie. Les arts plastiques sont le plus important pilier de ma scolarité, que je décide de poursuivre par des études aux Beaux-Arts de Marseille. J’en sors en 1990 avec un DNSEP en arts visuels et un post-diplôme. La photographie devient mon médium privilégié pour des raisons de diffusion-circulation, de pratiques diversifiées et pour son ancrage dans une réalité immédiate. De projet en projet, j’explore notre façon d’habiter un lieu ou un territoire et les marques que celui-ci laisse en nous. Des documents et des objets sont apparus dans mes installations dès 2007. Aujourd’hui, pour réaliser une exposition, je compose avec les photographies (je vois mon fonds photographique comme un ensemble), les objets et l’architecture du lieu. L’écriture va de pair avec mon travail de photographie. J’apprécie sa capacité de transcrire la vitalité des conversations et des impressions, et de laisser une plus large place à la mémoire des personnes que je rencontre. Fréquemment, un livre-projet clôt un projet. » Suzanne Hetzel
Monique Deregibus
Hotel Europa
À propos de la série
Ce corpus d’images réalisé à partir de la Ville de Marseille (2000-2003) n’est pas une commande mais un travail engagé à titre personnel. Il a été réalisé avec un moyen format argentique Asahi Pentax 6×7. Les tirages qui en ont résulté sont des grands formats, 120×140 cm et 90×110 cm.
C’est après avoir travaillé quasi obsessionnellement pendant 10 ans en noir et blanc sur une portion de territoire enchantée du désert du Nouveau-Mexique (USA, 1989-1999), que j’ai décidé pour un temps d’une rupture radicale avec les voyages américains. Il s’agissait dès lors de regarder un « Ici et maintenant » sans détour. Je changeais de format passant du carré 6×6 cm au 6×7 cm et chargeais désormais mon appareil photographique avec des films couleur. Marseille – ville dans laquelle je vis le plus souvent – semblait être en pleine mutation à cette période du tournant des années 2000 : construction du Mucem, TGV, extension du port et de l’ offre des croisiéristes. J’ai patiemment observé alors comment la greffe touristique que l’on pressentait allait progressivement vampiriser la ville ouvrière et populaire, mondialisation oblige. » Extrait du livre éponyme qui déroule 3 travaux distincts : « Marseille » (2000-2003), « Sarajevo » (2001), « Odessa » (2003).
Une partie de ce travail a été acquis par le Fonds Communal de la ville de Marseille, l’autre partie restante est visible dans mon atelier. Ce travail a tout de même bien circulé puisqu’un livre édité chez Filigranes en a résulté. Il a été exposé en 2005 aux Ateliers d’Artistes de la Ville de Marseille, commissariat de Thierry Ollat, et également au cours d’une exposition dans le cadre du Septembre de la photographie à Lyon en 2008 au CAP de saint- Fons intitulée « Aux habitants des villes » d’après le « Manuel pour habitants des villes » de Bertolt Brecht.
- Année•s : 2000-2003
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Monique Deregibus
Monique Deregibus
Après des études de lettres modernes et de cinéma à l’université d’ Aix-en-Provence, Monique Deregibus est diplômée de l’ ENSP d’ Arles (1987).
De 1988 à 2004, elle enseigne la photographie à l’École Régionale des Beaux-Arts de Valence, de 2000 à 2004 à l’École Nationale Supérieure de la Photographie à Arles, et enfin de 2004 à 2018, elle est professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon.
De 1990 à 2000 elle crée avec Olivier Menanteau un lieu d’art contemporain à Marseille « Les Ateliers Nadar » invitant de nombreux artistes à séjourner et à exposer dans la ville.
Par ailleurs, sa pratique de la photographie lui donne l’occasion de parcourir le monde.
Le projet « Hotel Europa » (qui s’est achevé par l’édition d’un livre chez Filigranes en 2006) tente à travers trois villes distinctes – Marseille, Sarajevo et Odessa – de mettre en relation, en équivalence, des interprétations particulières de l’Histoire « avec un grand H », entendue ici plus comme lieu de fiction poétique que comme description froide et objective. Ainsi ces photographies, évoquant la permanence d’une réalité conflictuelle sur le continent européen, tentent-elles de raviver des souvenirs d’exode et de guerre, mais aussi des brefs éclats d’utopie et de rêve qui ont parcouru tout le 20ème siècle. Nous glissons d’une ville l’autre sans bien savoir à la fin de quelle ville il s’agit.
Chacune des séries photographiques, héritière d’une histoire du paysage conceptuel, est consacrée à des territoires spécifiques, tantôt proches ou lointains, manifestant toujours un fort intérêt pour les réminiscences inconscientes contenues dans le plan ainsi que pour les notions d’architecture et de territoire urbain. Ces espaces la plupart du temps consignés dans un travail éditorial, peuvent se lire comme formant le décor abandonné des tragédies humaines.
Atlas Métropolitain — Cantin / Crist / Leone
Hydrographie
À propos de la série
Cette série n'a pas encore de descriptif.
- Année•s : 2011
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : ENSA-Marseille
- © Cantin / Crist / Leone
Documentation :
Atlas Metropolitain_Annexes_Inventaire (pdf)Atlas Métropolitain
Biographie à venir.
Naïma Lecomte
Au bout de la route
À propos de la série
Dans les zones naturelles de Port-Saint-Louis-du-Rhône, situées entre la Camargue sauvage et la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, se trouve une centaine de cabanons. À l’origine, ces cabanons ont été construits pour assurer la sécurité des marins, mais à la fin du XIXe siècle, ils ont évolué pour devenir des espaces de stockage et de rangement. Au début du XXe siècle, ils ont acquis une nouvelle fonction et se sont agrandis pour se transformer en lieux de villégiature.
Nichés entre terre et mer, les cabanons ont évolué en fonction des changements du cours du Rhône. Aujourd’hui, cette centaine de cabanons est dispersée dans les marais du delta. Ils témoignent d’une approche architecturale en harmonie avec leur environnement, leurs utilisateurs et leur communauté. Symboles d’une population ouvrière, les cabanons de la Camargue tendent malheureusement à disparaître. Leur situation fragile et leur interaction avec l’environnement en font des vestiges d’un mode de vie qu’il est encore possible de documenter, mais qu’il est peut-être important de sauvegarder.
- Année•s : 2019-2021
- Commune•s : Port-Saint-Louis-du-Rhône, Salin-de-Giraud
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Naïma Lecomte / ADAGP, Paris
Documentation :
LECOMTE_documentation (pdf)Naïma Lecomte
Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2021, Naïma Lecomte est une photographe française née en 1996. Son travail explore les relations complexes entre l’être humain et le territoire. Sa pratique photographique est motivée par le désir de découvrir, de comprendre et de partager différentes perspectives de vie.
Son projet le plus récent, intitulé Au bout de la route, est un projet photographique mené sur le long cours (2019-2022) à partir duquel elle a documenté, au rythme des saisons, les centaines de cabanons situés à l’embouchure du Rhône. Actuellement, elle travaille sur un nouveau projet intitulé Au loin, les faucons, où elle documente le quotidien de sept jeunes placés par l’Aide Sociale à l’Enfance à la Bergerie de Faucon.
Iris Winckler
Sud II
À propos de la série
« Je me suis installée à Marseille en 2017. J’ai depuis continué à photographier la ville, et mon regard sur celle-ci a évolué en même temps que ma familiarité avec les lieux. Si je photographie à peu près toujours les mêmes choses, la lumière, elle, n’est plus la même. J’ai photographié essentiellement à la tombée du jour, quand le doré du soir semble enluminer la ville et la couvrir d’un voile de crasse noire en même temps. » Iris Winckler
- Année•s : 2017-2020
- Commune•s : Fos-sur-Mer, Frioul, L'Estaque, Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Iris Winckler
Iris Winckler
« Née en 1990, je vis et travaille entre Marseille et Paris. Je suis diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg en graphisme, ainsi que de l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles. Depuis 2017, je partage mon activité entre ma pratique personnelle, la photographie d’architecture et autres commandes. En parallèle, j’ai travaillé en tant que guide pour les Rencontres d’Arles ou encore l’exposition « Picasso, voyages imaginaire » (Vieille Charité/Mucem), et comme commissaire de trois expositions de photographie à Avignon, Arles puis Marseille pour le compte de la Région PACA. » Iris Winckler
Teddy Seguin
L’île Castellane
À propos de la série
Envisager la cité de La Castellane à Marseille telle une insula romaine, une « île urbaine », voici le postulat de la résidence photographique réalisée dans ce quartier par Teddy Seguin entre 2014 à 2018. L’implantation de la Castellane dans les quartiers nord de Marseille et son architecture à l’image d’une citadelle imprenable participent de cette insularité urbaine. Une cité autour de laquelle on tourne sans pouvoir vraiment y pénétrer. A l’origine, son projet utopique consistait à recréer des cœurs villageois à la périphérie des quartiers du centre ville, mettant à disposition des habitants commerces, services et écoles. Si l’isolement social des habitants de la cité est l’expression de cette métaphore géographique, peut-on comparer le tempérament paradoxal de la Castellane à celui d’une île entourée d’eau ? Avec ses cinq points d’entrée et de sortie, la cité de la Castellane est un village dans lequel tout le monde se connaît. L’attachement des habitants à leur cité peut être considéré comme une des réussites principales du projet urbain des années 70’. L’ostracisme dont souffrent ces derniers, la solidarité, la méfiance face à celui qui est étranger à la Castellane, le refus de l’autorité et des lois régaliennes sont autant de paradoxes qui participent à un sentiment fort d’appartenance à la cité. Pour aborder cette insula, telle une île au milieu de la tempête, prudence et lenteur furent nécessaires.
L’exposition est accompagné par des textes de Youssouf Djibaba, écrivain qui a grandi dans le quartier de la Castellene. La série proposée fait partie du cycle INSULAE mené depuis une dizaine d’années par Teddy Seguin. A la manière des Insulaires de la Renaissance composés de cartes représentant exclusivement des îles du monde inconnu, le projet INSULAE propose un atlas photographique sur le thème de l’insularité. A l’origine, INSULAE met au défi l’objectivité supposée de la géographie par la proposition aléatoire et fantaisiste d’un archipel personnel d’îles éparses réelles et imaginaires, chacune d’elles devenant prétexte à un voyage. Le repérage de ces territoires insulaires, ne relève pas davantage d’une méthode rigoureuse qui présupposerait d’identifier sa situation, son éloignement d’un continent, sa forme ou son appartenance à un état. Les photographies qui composent INSULAE ne prétendent pas décrire une île en particulier mais davantage effleurer, à force de répétition, une idée d’île, son dedans et son dehors, la difficulté d’accoster, l’immersion dans un monde clos jusqu’à la tentative d’y assumer son altérité. D’une série à l’autre, un objet abandonné, l’expression d’un visage, l’embrasure d’une fenêtre, une perspective sont autant de signes qui fabriquent par leur récurrence, une matérialité du paysage insulaire. L’expérience intime de ces voyages, la rencontre et la découverte d’un territoire a priori hostile forment le terreau de la série INSULAE. Dans cette recherche, l’insularité retient la métaphore cartographique comme fil rouge du projet. Oasis, ghettos urbains ou villages isolés ne reproduisent-ils pas partiellement un modèle insulaire ? Ces environnements ont-ils comme socle commun une tentative d’échapper à l’emprise de la société, de créer un rapport différent à l’espace et à l’autre ? De façon assez surprenante, l’étymologie de l’île, du latin insula qui définit une terre entourée d’eau est semblable à l’insula qui apparait au 1er siècle dans l’urbanisme de Rome et qui désigne un immeuble d’habitation collectif en opposition à la domus, la demeure du maître. Entité dynamique et paradoxale, espace à la fois immuable et fluctuant, image de l’Eden, terre de l’utopie ou de l’isolement, de la solitude et de la mort, l’île est une image mentale créée par le langage. Cette expérience visuelle nous transporte dans des territoires insulaires aussi contrastés que les outport à Terre-Neuve, la cité de la Castellane à Marseille ou la région montagneuse de Castagniccia en Corse.
- Année•s : 2014-2018
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Teddy Seguin
Documentation :
Teddy Seguin_L’île Castellane_Annexes_Inventaire (pdf)Teddy Seguin
Teddy Seguin est sorti de L’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2002. Il se consacre dans un premier temps à la photographie de reportage dans laquelle il explore les univers clos. Ses reportages sont régulièrement publiés dans la presse nationale et internationale. Les microcosmes d’une mine dans les steppes Kazakh, d’un navire de pêche en mer de Barents ou d’un campement de chasseurs cueilleurs dans une forêt équatoriale constituent la base de son travail actuel. A partir de 2010, il commence à développer un travail d’auteur autour de l’insularité. La mondialisation a beau réduire les frontières qui séparent encore les « insulaires » du reste du monde, l’isolement, qu’il soit géographique, social ou culturel façonne encore des caractères forts et singuliers sur lesquels Teddy Seguin s’attarde dans ses dernières séries comme « Outport », « la Natividad » ou « L’île Castellane ». Ces différents travaux sont regroupés dans un cycle encore en cours intitulé INSULAE. Le deuxième chapitre de cette série, « L’île Castellane », vient d’être publié au Editions Zoème.
Sam Phelps
Belladone
À propos de la série
Bien qu’entièrement photographié dans des espaces publics, en évitant les repères attendus et les clichés préexistants de Marseille, « Belladone » se présente comme l’anti- portrait d’une ville. Tout comme l’« anti-roman », illustré dans Le Portrait d’un inconnu de Nathalie Sarraute, « Belladone » résiste aux prémisses traditionnelles de l’intrigue et du personnage. Des représentations conventionnelles de la beauté y sont montrées, bien que les images penchent le plus souvent vers un aspect rugueux, voire trivial, dont l’authenticité ne peut être contestée. Les photographies, pour la plupart capturées dans les mouvements de va-et-vient d’une foule, effectuent un zoom sur le singulier. Les yeux du spectateur sont attirés par les détails, comme la particularité d’un vêtement que porte le sujet, souvent photographié de dos, ou avec le visage caché. Il n’y a pas de distraction dans le cadre pour laisser place à la relation du sujet avec son environnement immédiat. Marseille invite le photographe flâneur, spectateur urbain, à jouir de ce que Balzac appelle « la gastronomie de l’œil ». Tout est à prendre, et sans demi-mesure. Au fil des photos, des échos sont créés dans la posture du sujet ou par un trait physique commun. Un effet de boucle harmonieux s’opère, alors que l’œil scrute et enregistre la similitude. Le regard devient investigateur, à la recherche d’indices, de reflets à découvrir. Ce portrait est aussi celui d’une ville en transformation. La plupart du temps, les sujets sont représentés dans des espaces modernes, parfois entrecoupés de verdure ou d’architectures grandioses des siècles précédents. Alors que le renouveau et la gentrification sont en marche, « Belladone » tente de saisir l’essence de cette ville avant qu’elle ne soit nettoyée.
- Année•s : 2017-2020
- Commune•s : Marseille
- Commanditaire•s : Travail personnel
- © Sam Phelps
Sam Phelps
Étudier au Collège des Beaux-Arts de Sydney, travailler dans un atelier de nickelage à Oslo, monter des publicités à Jakarta et œuvrer dans l’industrie de la mode à Paris ont façonné le style et influencé la pratique artistique de Samuel Phelps. Après avoir pris la décision de déménager au Pakistan en 2011, Phelps travailla principalement comme photographe de presse pendant ses deux années en Asie du Sud. Entre 2013 et 2017, il vécut à Dakar, au Sénégal, et sillonna les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, réalisant des missions pour des agences humanitaires et travaillant sur des projets personnels. Il vit aujourd’hui avec sa famille à Marseille depuis l’été 2017. Il se consacre principalement à l’exploration des rues de Marseille dans le but de créer une archive durable de la ville.